Compte rendu du dernier ouvrage de E. Pisani « Pour l’Afrique » paru chez Odile Jacobs en 1988

Les titres de la littérature spécialisée sur l’Afrique après avoir annoncé son éveil, suggéré son mouvement, se bons et ses mauvais « départs » font preuve d’une attitude réaliste.
Le mythe de l’Afrique intemporelle, appliqué à se répéter tel quel de génération en génération s’est effrité de lui même.
Le livre « Pour l’Afrique » est un plaidoyer de méthodes avec comme acteur principal le paysan. Force est de constater aujourd’hui que les espoirs de développement fondés sur une aide extérieure, considérée comme capable de provoquer l’investissement et l’équipement seront vains.
Il faut partir d’une autre logique, celle des mécanismes de l’auto-développement ; le développement n’est pas un parti pris idéologique. L’Afrique n’a pas besoin de doctrines, mais de méthodes.
Le débat est économique, tout en évitant les affrontements théoriques sur les mérites ou défauts de l’économie de marché, il portera sur la technique de l’échange.
Un processus africain de développement passe par une distanciation au moins méthodologique avec les habitudes, les comportements et les modèles de développement venus d’ailleurs. Un modèle de développement ne se décrète pas, il s’invente au fur et à mesure dans l’effort continu. L’argent tout seul ne fait pas le développement. Il le rend possible.
Il faut trouver le moyen de rendre au paysan des continents pauvres l’orgueil de sa fonction, en rendant sa vie moins dure, ses efforts mieux récompensés par une formation.
Ce livre apporte une contribution à la définition de nouvelles stratégies alternatives de développement privilégiant le facteur temps : « L’Afrique accuse par rapport à l’Europe un retard. Pour le rattraper, elle devra franchir toutes les étapes du parcours. (…)

Yassine CHAIB

Yassine CHAIB, “Compte-rendu de l’ouvrage “Pour l’Afrique” d’E. Pisani”, Correspondances n°13, Centre de Documentation Tunisie-Maghreb, novembre 1989

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